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Gerard AUBINEAU
Gerard AUBINEAU
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7 avril 2014

Européennes 2014

Le Parti de gauche et le PCF s'écharpent sur les européennes                      

 A huit semaines du scrutin, les deux partis ne sont toujours pas d'accord sur la composition de leurs listes communes.

La fête continue au Front de gauche : après la dispute des municipales, place à la querelle des européennes. A moins de deux mois du scrutin, le Front de gauche est la seule grande force dont on attende encore les listes. Ses deux principales composantes, le Parti de gauche (PG) et le Parti communiste (PCF), ont pour l’instant échoué à s’entendre sur l’architecture de celles-ci. Le temps presse avant l'élection du 25 mai, et le ton monte : dans un courrier au PCF publié jeudi, le PG déplore «l’échec à ce stade» des négociations, jugeant la dernière proposition communiste «tellement déséquilibrée qu’elle constitue une négation du Front de gauche»

Cette proposition, adoptée à l’unanimité par le conseil national du PCF, accorde trois têtes de liste à celui-ci (Ile-de-France, Nord, centre), deux au PG (Sud-Ouest et Est), une à la sortante Marie-Christine Vergiat, étiquetée «citoyenne» (Sud-Est) et la dernière à une autre composante du Front de gauche, le mouvement Ensemble (Ouest). «C’est une proposition équilibrée dans les premières places comme dans les places potentiellement éligibles», a jugé Pierre Laurent lors d’une conférence de presse, ce jeudi matin. Le secrétaire national du PCF souligne que, sur les 14 premières places au niveau national, 5 reviennent à son parti, 5 au PG, 2 à Ensemble, 1 à la Gauche unitaire et une à la candidate «citoyenne» Marie-Christine Vergiat.

«Inacceptable»

On ne l’entend pas du tout de cette oreille au Parti de gauche : «Vous revendiquez de choisir quatre têtes de liste, dont les trois meilleures régions du pays», s’indigne dans son courrier Eric Coquerel, secrétaire national du parti de Jean-Luc Mélenchon. Quatre, car le PG considère que Marie-Christine Vergiat relève du quota communiste, ce que réfute le PCF. «Comment dans ces conditions voulez-vous trouver un accord avec vos partenaires ?, poursuit la lettre. [Cela] nous conduit à nous demander si vous le voulez réellement tant cette proposition est inacceptable sur le fond comme sur la forme.»

«Nous nous étions entendus en janvier sur une répartition 3/3/1», explique Eric Coquerel à Libération. Soit la reconduction du schéma de 2009, avec trois places pour le PCF, trois pour le PG et une pour une autre sensibilité – ici, Ensemble. Dans ces conditions, la variable d’ajustement la plus évidente semble être Marie-Christine Vergiat. Le schéma privilégié par le PG verrait d’ailleurs le parti de Mélenchon obtenir la tête de liste du Sud-Est (où Vergiat figurerait en deuxième place) ainsi celle de l’Est et du Sud-Ouest. Selon le PCF, une réunion devrait avoir lieu vendredi entre les deux partis pour trouver un accord définitif. «L’entrée en lice du Front de gauche est indispensable et urgente», a souligné Pierre Laurent, disant son «souhait et [son] exigence» de voir les discussions aboutir cette semaine. «On a un bureau national samedi, la décision devra avoir été prise à ce moment-là», assure de son côté Eric Coquerel. 

L'urgence donne du poids aux coups de pression réciproques des deux partis, laissant planer la menace d’une dissolution du Front de gauche. Cette tension témoigne d’un malaise profond entre deux forces dont les élections municipales ont révélé le désaccord stratégique – mais qui pourraient difficilement se passer l’une de l’autre. Une fois les listes validées, les deux forces devront bien collaborer sur le terrain pour soutenir leurs candidats communs. Mais cela ne sera peut-être pas évident dans les endroits, comme Paris, où les désaccords sur la campagne municipale ont laissé leurs traces les plus profondes

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